La Marenda, c’est l’espace aux limites mouvantes, où se rencontrent la terre et la mer. Ce nom catalan venu du latin Maritima évoque un territoire rocheux ou parsemé d’étangs, d’embouchures de rivières, de mares et de plaques de sel, le salobre. Il était impropre aux cultures et laissé à l’état « naturel ». Sur la côte sablonneuse, seuls les frugaux artmanos y trouvaient leur subsistance en pratiquant la pêche artisanale et la chasse au gibier d’eau. Ils édifiaient des «barraques» dont l’armature était constituée par du bois flotté et le toit et les murs par des bottes de sanills les roseaux d’étang. Pour les jeunes des villages, la Marenda était pleine de mystères et ils partaient l’explorer en bande. Ils frissonnaient au bruit furtif d’un reptile dérangé dans son bain de soleil ou aux cris d’effroi d’un oiseau inconnu. Il leur fallait rentrer bien avant la nuit, car au coucher du soleil, des nuées de moustiques assoiffés de sang, surgissaient des bosquets. À partir des « sixties », avec l’aménagement du littoral, la Marenda a changé d’aspect après avoir été « démoustiquée ». Ses mares ont été comblées et ses dunes nivelées. Il reste cependant quelques espaces préservés comme le Mas Larrieu, le Cap Béar, Paulilles ou le Cap de Creus, qui permettent de retrouver cette Marenda d’aquí que le photographe Frédéric Larrey nous restitue à travers ses images.
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